Gouttière : prix pose, rénovation et entretien

L’intérêt d’une gouttière est dans la préservation de votre toiture, de votre charpente, de vos murs de façades (la gouttière évite les infiltrations), et de vos sols en proximité des fondations de la maison !

Une gouttière est donc loin d’être un accessoire de toiture : elle en fait partie intégralement. Le choix des matériaux, couleurs, et formes (voire techniques de pose) pour une gouttière aura un impact sur l’esthétique globale de votre maison : ne la négligez pas.

Enfin, pour des raisons écologiques (et économiques), une gouttière permet également de récupérer les eaux pluviales (pour arroser votre jardin par exemple) et de faire des économies substantielles.

Gouttière

Fonction et utilité de la gouttière de toiture 

La gouttière de toit fait partie des indispensables de la toiture. Elle appartient au réseau de zinguerie, plus communément appelé l’évacuation des eaux de pluie. Sa fonction est d’acheminer les eaux pluviales depuis le haut du toit jusqu’aux extrémités des pans, de les faire écouler pour les acheminer ensuite soit vers un récupérateur individuel d’eaux de pluie, soit vers le réseau collectif.

La gouttière se place en débord de toiture et empêche que l’eau s’infiltre le long des murs extérieurs de la maison, ruisselant et s’infiltrant ainsi le long de la maçonnerie.

Les différentes parties de la gouttière

Une gouttière désigne en réalité un ensemble de plusieurs éléments fonctionnels :

  • la gouttière
  • les crochets sur lesquels elle s’appuie et qui sont fixés sur la planche de rive de la toiture 
  • des raccords d’angle pour les toitures multipans
  • les fonds de gouttière (droit et gauche) aux extrémités pour fermer la gouttière
  • les naissances qui font la jonction entre la gouttière et la descente et qui est de même section que la gouttière. On les appelle aussi naissance de dilatation.
  • les descentes
  • les joints de dilatation

Une gouttière est en fait une rigole de récupération et de circulation des eaux de pluies en toiture, qui va les mener jusqu’à la descente de toit. Chacune des extrémités de cette rigole est fermée par un talon rapporté et soudé ou emboité.

Les côtés extérieurs sont ourlés  (pour améliorer la rigidité et l'aspect), avec des dimensions et formes qui vont définir le type de gouttière régionale.

Le fond de la gouttière, c'est-à-dire le bas de pente, est ouvert par une naissance cylindrique ou conique.

Le collet de cette sortie est soudé et conduit l’eau au tuyau de descente, à la chaine d’eau ou au jet de volée.

La gouttière est fabriquée industriellement par profilage de bandes de métal. Les différents éléments peuvent être coupés, assemblés et soudés sur le chantier par le zingueur.

Les joints entre les éléments de gouttière peuvent être soudés, rivetés, emboités, en néoprène, ou en PVC.

Distance entre tuile et gouttière

La distance à respecter entre tuile et gouttière varie selon le type de tuiles. Ainsi, la distance conseillée est de :

  • 9 cm pour des tuiles plates
  • un peu plus de 9 cm our des tuiles ondulées

Le prix d'une gouttière

Prix moyen gouttière au mètre linéaire  

Hors pose

Avec pose

Prix moyen d’une gouttière PVC  

15€

30€

Prix moyen d’une gouttière zinc 

25€

60€

Prix moyen d’une gouttière acier 

20€

40€

Prix moyen d’une gouttière alu

35€

50€

Prix moyen d’une gouttière composite

25€

35€

Prix moyen d’une gouttière cuivre

45€

150€

Le prix d’une pose de gouttière par un artisan

Le temps de pose et de soudage des gouttières en zinc et cuivre (qui doivent être idéalement confiés à un artisan, le zinc étant un matériau difficile à travailler) représente les 2/3 de la facture finale.

Comptez environ 50 à 150 € de l’heure pour ce travail.

pose de gouttière

Le calcul des dimensions de sa gouttière

Les gouttières sont vendues en longueur de 2 m, 4 m, 6 m. Les gouttières « de luxe », comme les gouttières en cuivre, peuvent être découpées sur mesure.

Calculer la longueur de gouttière

  • Déterminez la longueur horizontale de tous vos pans
  • Ajoutez la longueur des descentes (1 par pan)

Calculer le développé

  • Pour vous compliquer la tâche (!), sachez que les gouttières s'identifient non pas en diamètre, mais en « développé » : largeur de la feuille de métal avant qu’elle ne soit courbée ou moulée. 

Les types de gouttières

Comme l’ensemble du réseau d’évacuation pluviale en toiture, la gouttière peut être fabriquée dans différents matériaux. Le choix doit être fait en gardant en tête le climat et la pluviométrie locale et l’investissement dans la longévité de votre gouttière (le PVC est moins cher, mais le cuivre et l’aluminium peuvent durer plus de 50 ans !).

Gouttière en zinc

La gouttière en zinc est résistante au gel et vous la garderez longtemps. Elle est également facile à réparer, notamment aux soudures. Attention si vous habitez en bord de mer : le zinc et l’air iodé font mauvais ménage !

Gouttière en aluminium

La gouttière en alu ne rouille pas. Elle s’assemble sans soudure et elle est durable (recyclable). Ses jointures sont généralement plus étanches que celles des gouttières en zinc.

Gouttière en PVC

Il s'agit de la solution la moins chère, mais la plus fragile ! N’espérez pas la garder plus de 10 ans, et beaucoup moins s’il grêle souvent dans votre région. On réserve d’ordinaire le PVC aux constructions annexes (garages…) La gouttière en PVC ne se répare pas : elle se change ! Malgré sa faible longévité, elle reste d'un bon rapport qualité-prix.

Gouttière en cuivre

Championne de longévité et d’élégance, la gouttière en cuivre donne un cachet luxueux aux maisons de caractère. Le cuivre va s’oxyder au fil du temps et prendre une couleur verte, naturelle, et qui le protégera des aléas météorologiques. Le cuivre se soude, mais il n’y a pas besoin de le réparer ou de l’entretenir, contrairement au zinc. Sachez cependant que le cuivre est très visé par les voleurs, l’investissement compte donc une partie de risques… Son prix est élevé et il faut l'intervention d'un artisan pour la poser.

Gouttière en acier galvanisé

La gouttière en acier galvanisé est la plus populaire. Elle est à la fois très résistante et très étanche. Elle est disponible dans un large choix de couleurs. Néanmoins, son prix reste accessible. Son principal inconvénient est d'être assez lourde et d'être sensible à la corrosion. Sa longévité est d'environ 35 ans.

Gouttière en métal laqué

Une gouttière en métal laqué ne se détériore pas sous les plis et s'adapte très facilement aux façades des habitations. Le laquage la protège efficacement. Elle est facile à entretenir, étanche et convient à tous les types de climats. Avec le temps, elle se couvre naturellement d'une patine mate protectrice. Sa longévité est de 30 ans environ.

Comment souder une gouttière en zinc ?

Souder une gouttière en zinc dans les règles de l'art est indispensable pour assurer son étanchéité. C'est un geste technique qui nécessite un savoir-faire. Il existe deux types de soudure pour une gouttière en zinc : le soudure zinc à froid et la soudure goutiere zinc à l'étain.

Les différents types de gouttières régionales

On distingue différents types de gouttières. Les différences se font au niveau du profilé, de l’installation et de la capacité d’évacuation.

Une gouttière peut être pendante ou rampante :

  • Gouttière pendante : c'est la gouttière la plus répandue. Elle se fixe facilement sous le versant de la toiture avec des crochets fixés en bout de chevrons, de bande de rive ou sur le mur. Les profilés peuvent être demi-ronds, carrés ou avec des moulures. Sa forme arrondie favorise l’évacuation et réduit le risque de blocage. La gouttière pendante est plus visible qu'une gouttière rampante, mais elle est moins chère et elle a une grande capacité d'évacuation des eaux de pluie. Il existe de nombreuses formes de gouttières pendantes : la gouttière anglaise, la gouttière lyonnaise, etc.
  • Gouttière rampante : pour les toitures avec une pente importante, on la fixe directement sur le versant de la toiture. Elle est plus discrète et se fond dans le toit. L’évacuation est toutefois moins efficace qu’avec une gouttière pendante.

La gouttière anglaise

La gouttière anglaise est une gouttière pendante. Elle a un diamètre plus important (entre 0,6 mm et 0,8 mm), pour permettre des capacités d’évacuation supérieures. Elle s’appuie non pas sur des crochets, mais sur des pieds installés soit sur la corniche, soit en débord de la toiture. Son installation est un peu plus complexe.

La gouttière anglaise

La gouttière lyonnaise

La gouttière lyonnaise est une gouttière pendante. On la fixe, dans les régions à fortes précipitations, en bout de toiture sur la planche de rive, afin de renforcer sa solidité. Les crochets sont alors fixés soit à même la dernière tuile, soit directement dans le mur de façade.

Si votre toiture et en limites de parcelle, vous ne pourrez pas utiliser ce type de gouttière : son débordement dépasserait votre terrain et vous seriez en non-conformité avec les règles d’urbanisme : vous n’avez pas le droit de déverser directement vos eaux pluviales chez votre voisin (Article 681 du Code civil du 18 février 2004).

gouttière lyonnaise

La gouttière nantaise

La gouttière nantaise, qui fait partie des gouttières rampantes, est fixée au toit, par les tuiles ou les ardoises. Elle se fond dans le décor et s’intègre très bien au revêtement. Elle est posée soit sur les chevrons, soit en dédoublement de la première rangée de tuiles ou ardoises, sur le bas du pan de toit. Le profilé d'une gouttière nantaise forme un angle à environ 70 degrés.

La gouttière nantaise

Techniquement, la gouttière nantaise présente l’intérêt de ne pas déborder de la toiture et donc de pouvoir se poser sur une toiture qui arrive en limite de parcelle (respect du PLU et des distances de voisinage).

En contrepartie, sa ligne anguleuse freine le débit : l’évacuation est moins importante (on se demande d’ailleurs pourquoi cette gouttière porte le nom de « nantaise », la pluviométrie de cette région n’étant pas connue pour être faible !).

L'inconvénient de la gouttière nantaise est sa forme angulaire, qui lui empêche d’avoir un débit d’évacuation important, par rapport à la gouttière havraise par exemple. Par conséquent, il est préférable de l’installer dans des zones avec une pluviométrie faible ou moyenne.

La gouttière havraise

La gouttière havraise (ou gouttière ardennaise) est une gouttière rampante. Très proche de la gouttière nantaise, sa principale variation est son profilé demi-lune, qui lui donne plus de profondeur et donc plus de débit. Elle se fond également dans la toiture sans déborder. La gouttière havraise est fixée sur les chevrons ou sur le doublis en bas du pan de toit. Son prix est généralement plus élevé.

gouttière havraise

La gouttière de Laval (ou gouttière lavalloise)

La gouttière Laval (ou gouttière lavalloise) est également très proche de la gouttière nantaise, à ceci près que l’angle de la lavalloise est un angle à 90 degrés. Elle a la particularité également de se fixer directement sur les chevrons de toit, sous la bande d’étanchéité des premiers rangs de tuiles de couverture. La gouttière lavalloise est assez peu visible, ce qui en fait un choix esthétique.

La pente de toit doit être importante, afin que cette surépaisseur n’engendre pas un rebord extérieur plus haut que le reste du toit ! Les capacités d’évacuation de la gouttière de Laval sont assez faibles, donc à privilégier dans les régions à faibles précipitations.

gouttière de laval

Comparatif des gouttières régionales

Type de gouttière

Rampante

Pendante

Profil

Bords (côtés relevés)

Gouttière nantaise / Gouttière Laval

X

Cell

Épuré

À angle droit

Gouttière havraise / Gouttière  ardennaise

X

Cell

Épuré

Arrondis

Gouttière anglaise

Cell

X

Demi-rond

Développé important

Gouttière lyonnaise

Cell

X

Demi-rond

Pour le bout de toit

Gouttière moulurée

X

X

Carré

Face exposée travaillée

Gouttière carrée

X

X

Carré

Carrés

Gouttière corniche

X

X

Carré

Face exposée en forme de corniche

Comment installer une gouttière ?

L’installation d’une gouttière de toit est de plus en plus complexe, à mesure que la toiture elle-même gagne en complexité.

Les gouttières ont donc plus faciles à installer sur le toit à 2 pans que sur les toits multi niveaux et multipans.

Commencer par prendre les mesures et fixer une fixe de chaque côté de la planche de rive de manière à pouvoir tirer un cordeau. Vous pourrez ainsi visualiser le positionnement de votre gouttière. Attention, le cordeau doit respecter une pente entre 0.5 cm et 1 cm par mètre pour assurer l'évacuation.

  1. Les crochets se fixent environ tous les 50 cm (selon le matériau et la distance à parcourir), en planche ou bandeau de rive de toit. Les crochets doivent avoir le même développement que la gouttière.
  1. La section de gouttière horizontale du pan de toit, qui en couvre toute la longueur, est fermée aux extrémités par les fonds de gouttière en demi-lune.
  1. À chaque raccordement de section de chéneau, on monte un joint d’étanchéité. Prêtez une attention particulière aux raccords des longueurs, aux angles et à la jonction avec la descente (naissance). Vous pouvez opter selon le matériau pour un raccord par collage (PVC), par emboîtement (ajoutez des joints silicone pour renforcer) ou par soudure (zinc et cuivre). Les éléments de la descente se raccordent de la même manière également.
  1. On peut également recouvrir (ou pas) la gouttière d’une grille anti branches et feuilles, de filets anti-feuilles, de filtre au niveau de la descente ou de crapaudine.
  2. On positionne ensuite les angles et les naissances de gouttière, selon la configuration du toit.
  3. Le raccordement à la descente d’évacuation (on passe du chéneau horizontal à la descente verticale) doit se faire au minimum à chaque pan de toit (une descente par mur). On utilise la plupart du temps un jambonneau de gouttière. Il s'agit d'un élément en forme d'entonnoir qui se place au sommet d'un tuyau de descente et qui recueille les eaux pluviales de 2 ou même parfois 3 gouttières (d'où son nom de jambonneau de gouttière). Vous pouvez aussi remplacer vos descentes de toit par de grosses chaînes de gouttières. Cette option est très plébiscitée dans l’architecture contemporaine.
  4. On peut solidifier ce raccordement en utilisant un dauphin, qui renforcera la résistance de la jonction.
  5. La descente se fixe au mur de la maison et termine son chemin dans le réseau d’évacuation. Vous pouvez équiper la descente de celle-ci d’un système de récupération d’eau de pluie pour arroser votre jardin.
  6. Le procédé qui suppose le plus de calcul et de métrage lors de la réalisation d’un schéma de pose de gouttière est la pente. C’est la pente qui va déterminer le volume et la vitesse d’évacuation des eaux : de 2 à 5 mm de pente par mètre.
  7. On peut « jouer » sur la pente et l’inclinaison de la gouttière grâce aux crochets. Ceux-ci se fixent toujours en commençant par le point le plus haut de la gouttière. Puis la suite se pose « en escalier » régulier, pour obtenir sur la distance totale la pente désirée.
  8. La partie la plus basse de la gouttière sera bien entendu celle qui rejoint la descente.

Attention à l’esthétique, que la ligne de gouttière ne vienne pas rompre de trop avec la ligne de votre toiture. Consultez bien le PLU de votre commune : certains imposent des finitions de gouttière.

Point sur la pose des crochets de gouttière

Les gouttières se fixent sur des crochets eux-mêmes vissés à la structure selon différentes méthodes en fonction du type de gouttière.

  • pour une gouttière pendante, les crochets se vissent sur le bandeau de la toiture, les chevrons ou sur un étrier fixé sur les tuiles ;
  • la pose de crochet de gouttière rampante se réalise par vissage sur une bande à ourlet ou sur les chevrons.

La pose des crochets de gouttière doivent respecter des normes strictes (selon le DTU 40.5) :

  • les crochets sont fixés en respectant une pente de 5 mm tous les mètres ;
  • les crochets sont espacés de 50 cm (40 cm en cas de gouttière anglaise).

Rénovation de gouttière

Lorsque votre toiture est ancienne et que votre intervention vise la rénovation des gouttières, il y a deux cas de figure :

  • soit vous remplacez l’intégralité de votre évacuation pluviale
  • soit vous remplacez ou réparez un tronçon de gouttière (chéneau, descente, crochets…)

Le zinc ou le cuivre sont réparables. Si votre ancienne gouttière est en PVC ou matériau composite, vous aurez avantage à remplacer la section endommagée.

Entretenir une gouttière

  • Suivez scrupuleusement les recommandations du fabricant
  • N’utilisez pas de produits abrasifs chimiques, mais au besoin un produit écologique, associé à un nettoyeur haute pression ou une brosse
  • Pour tous vos travaux en hauteur : sécurisez votre chantier ou confiez-le à un pro ! Aucune économie ne vaut votre vie !
  • N’essayez pas de retirer la patine du cuivre : elle est naturelle et sert à le protéger !
  • Pour allonger l’espérance de vie de votre gouttière, faites un nettoyage régulier (une fois par an) de vos gouttières et vérifiez la fixation des crochets et l’étanchéité des joints.
  • L’installation d’une grille ou d’une crapaudine permet de retenir les détritus qui pourraient endommager votre gouttière ou polluer votre réservoir d’eau de pluie : une crapaudine coûte environ 20 € par descente.
entretien gouttière

Prix d’entretien de gouttière

  • Prix moyen du nettoyage de gouttière : 20 € le m/l
  • Prix moyen de pose de gouttière : 90 € le m/l
  • Prix moyen de réparation de gouttière : 70 € le m/l
  • Prix du remplacement de gouttière en PVC : 40 € le m/l
  • Prix du remplacement de gouttière en cuivre : 105 € le m/l
  • Prix moyen d’une réparation de gouttière : 700 €
  • Prix moyen d’une réparation de gouttière en zinc : 900 €
  • Prix d’un entretien complet annuel de gouttière : 100 €

NF et gouttières

  • NF P36-403 : norme pour les tuyaux, coudes et cuvettes métalliques.
  • NF EN 607 : norme des méthodes d’essai pour des gouttières pendantes et leurs raccords en PVC. 
  • NF EN 612 : norme des méthodes d’essai pour des gouttières pendantes et leurs raccords en métal laminé.

À ne pas confondre avec le marquage CE signifiant que le produit est conforme aux règles de sécurité et qu’il peut être vendu dans les pays de l’Union européenne.

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