Qu’il soit des vaches ou de verre, le plancher est indispensable.
Sans lui, vous n’avez pas de plafond, pas d’étage, et rien pour poser vos pieds ! Bien qu’on ait encore tendance à confondre le plancher du maçon et le parquet du menuisier, le plancher est bien un élément structurel : c’est la dalle entre deux niveaux.
- Comment construire un plancher ?
- Quels sont les matériaux de construction utilisés pour les planchers ?
- Comment bâtir ou rénover un plancher
Ce guide essaie de répondre le plus précisément possible à toutes vos questions.
Qu’est-ce que le plancher et quel est l’intérêt du plancher ?
Dans le bâtiment, un plancher appartient au gros œuvre, c’est-à-dire les travaux structurels de la construction, qui font qu’elle tient debout !Le plancher fait partie avec la toiture et les fondations, des éléments « horizontaux » d’un bâtiment.
En bois ou métal (charpenté) ou en béton (maçonné), le plancher est la dalle horizontale qui sépare le rez-de-chaussée et chaque étage entre eux.
- Lorsqu’on se situe en dessous, la dalle devient le plafond.
- Lorsqu’on se situe au-dessus, le plancher se recouvre de parquet, carrelage ou tout autre revêtement pour devenir le sol.
Ne pas confondre plancher et plancher
Le plancher dans le bâtiment désigne une dalle horizontale. En décoration, le plancher désigne l’ensemble de lamelles de bois (planches) formant le revêtement de sol. On pose le parquet sur le plancher.
Jusqu’au début du 20e siècle, tous les planchers ou presque étaient charpentés en bois. Puis avec la révolution industrielle et l’apparition de nouveaux matériaux plus résistants (acier, béton…) on a commencé à construire des planchers en acier, béton et/ou bois, voire mixtes.
L’acier et le béton (armé, ou précontraint) jouent désormais un rôle important en construction de planchers, surtout dans le neuf (il est plus difficile de rénover un plancher avec du béton). Leurs propriétés thermiques et acoustiques sont effectivement intéressantes, en plus de leur prix !
Dans les architectures plus contemporaines, on s’aventure même à construire des planchers en verre et acier ou plexiglas !
Lorsqu’il est charpenté, les grandes poutres sur lesquelles le plancher vient reposer sont appelées des solives.
De nos jours, les planchers reposent (ou sont coulés) le plus souvent sur des IPN en acier.
Lorsque les poutres ou solives du plancher sont laissées apparentes, on parle de « plafond apparent » ou « poutres apparentes » (pour qui se trouve au rez-de-chaussée bien entendu !)
Lorsqu’il est question d’être à l’étage au-dessus, évidemment, il est impératif que la structure du plancher soit revêtue (parquet, carrelage, béton…)
L’une des fonctions structurelles majeures du plancher, autre que porter les habitants et les meubles, est de transmettre les charges de l’étage sur les murs porteurs. C’est la raison pour laquelle un plancher, comme une toiture, obéit à des règles de construction et des calculs structurels très précis.
Un plancher a également un rôle à jouer dans l’isolation thermique et phonique du bâti.
Les différents types de planchers
En construction, on recourt désormais à plusieurs types de planchers, utilisant des méthodes et matériaux qui leur sont propres.
Selon le cas, la configuration, le besoin (et le budget), on optera pour l’une ou l’autre de ces options.
Panne, solive, chevron… s’y retrouver dans la charpente
- Chevron : poutre dont la section est carrée ou sensiblement carrée et dont l’assemblage forme les combles en toiture.
- Panne : pièce de charpente posée horizontalement, prenant appui sur les fermettes (ou pignons) et supportant les chevrons. La panne faîtière est celle qui est située au sommet de la charpente de toiture.
- Solive : pièce de charpente placée horizontalement en appui sur les murs porteurs pour constituer le plancher.
Le plancher coulé en béton
Il s’agit d’une dalle en béton plein ou alvéolaire, armée, et coulée.
Pour les constructions neuves d’immeubles collectifs, on opte pour une dalle de plancher coulée. Cette technique permet notamment un passage des canalisations, câblages et revêtements de sol beaucoup plus faciles.
Une prédalle en armature acier sert alors de coffrage pour le béton coulé.
La construction de ce genre de plancher suppose de disposer d’engins de levage et de coulage très importants.
Le recours à la dalle alvéolaire permet de gagner en légèreté.
Avec le développement et les innovations toujours plus nombreuses du plancher collaborant, on a de moins en moins recours à ce type de plancher aujourd’hui.
Le prix moyen du plancher en béton coulé varie de 70 à 100 € le mètre carré (hors pose).
Le Plancher sec préfabriqué
En rénovation, poser un plancher béton n’est pas toujours possible, car la dalle serait trop lourde pour les murs porteurs ou les fondations. On opte alors pour un plancher en bois ou métal, plus léger.
Le plancher sec acier est une technique de prêt à poser idéale pour la rénovation résidentielle.
Souvent à base de solives légères en acier galvanisé fixées tous les 60 cm sur un rail périphérique en acier lui-même fixé sur le mur porteur, chaque élément est léger et portable par un seul homme.
Vous n’aurez ensuite qu’à finaliser avec un contre-plaqué ou un OSB.
Ses performances thermiques et acoustiques dépendront des matériaux d’isolation employés.
Le prix moyen du plancher sec varie de 35 à 45 € le m² (hors pose).
Le Plancher collaborant
Le plancher collaborant est utilisé dans la plupart des bâtiments accueillant du public, ou du matériel industriel.
Le principe est celui d’une armature en tôle ondulée nervurée — ou en bois — et d’un treillis soudé contenus à l’intérieur d’une dalle coulée en béton. Les profils métalliques sont fixés aux structures porteuses avec des fixations adaptées au support et les lames des bacs acier s’assemblent entre elles par chevauchement et rivets.
Le plancher collaborant est aussi appelé plancher mixte (deux matériaux).
Là aussi, la dalle béton est coulée. L’adhérence du béton coulé sur l’acier — ou le bois — est assurée par des nervures creusées dans la tôle. Cette technique est de plus en plus plébiscitée, notamment si on a affaire à des planchers de grande surface.
Cette technique offre un triple avantage, car l’association des matériaux présente des résistances complémentaires : portance, résistance à la compression et à la traction.
| Béton | Bois | Acier |
---|---|---|---|
Résistance à la traction | - | ++ | +++ |
Résistance à la compression | +++ | - | - |
Portance |
++ |
++ |
+++ |
Léger et de faible épaisseur, le plancher collaborant est de plus en plus mis en œuvre dans nos habitations.
Il n’y a pas besoin de poutrelles pour supporter le plancher collaborant : il supporte son propre poids.
Pour les pièces habitées sous le plancher collaborant, en raison de la lacune esthétique indéniable de celui-ci (« vu de dessous »), il faudra poser un faux plafond ou opter pour un modèle avec sous-face intégrée.
Le prix moyen du plancher collaborant varie de 80 à 200 € le m² (hors pose).
Prix du plancher au mètre carré
| Prix au m² (hors pose) | Prix de la main d’œuvre au m² |
---|---|---|
Plancher coulé en béton | 70 à 100 € | 20 à 50 € |
Plancher sec | 35 à 45 € | 60 à 90 € |
Plancher collaborant |
90 à 200 € |
80 à 120 € |
Le prix d’un plancher en béton variera significativement avec:
Les charpentiers adeptes de la charpente métallique ou les constructeurs spécialisés dans le plancher collaborant sont très rares dans le secteur de la construction individuelle. La technique du plancher collaborant est plutôt réservée au collectif.
Toutefois rien ne vous empêche d’insister. Mais la main d’œuvre fera indiscutablement varier le prix !
Prix des poutres IPN au mètre linéaire
Type de poutre pour plancher | Prix au mètre linéaire |
---|---|
IPN Acier 80 | 20 € |
IPN Acier 200 | 80 € |
IPN Bois 200 |
10 € |
IPN Bois 400 |
15 € |
Exemple de devis de prix de plancher
Comparatif des matériaux de plancher
| Avantages | Inconvénients |
---|---|---|
Plancher coulé en béton | Résistant (grande portance) Excellente résistance au feu | Lourd Construction seulement Nécessite de gros engins de levage/coulage Généralement réservé au collectif/industriel Peu écologique Inutilisable pendant le temps de séchage |
Plancher sec | Utilisable en construction et rénovation Pose rapide et simple Manuportable Meilleur isolant phonique/thermiqueÉcologique (bois) Utilisable immédiatement après la pose | Faible portance (maison individuelle seulement) |
Plancher collaborant |
Léger Résistant Moins épais (plus d’espace aménageable) Bonne résistance au feu |
Plutôt construction ou grosse rénovation Nécessite de gros engins de levage/coulage L’isolation doit être renforcée Peu d’artisans pour les particuliers Peu écologique Inutilisable pendant le temps de séchage |
A noter : tous ces types de planchers sont compatibles avec l’installation d’un chauffage au sol.
Calcul de charge et de dimensions du plancher
La question fondamentale qui se pose avant de rénover ou construire son plancher est celle de la charge.
Cette étape est extrêmement importante, car un mauvais calcul pourrait avoir des conséquences désastreuses sur votre maison.
On appelle ce calcul l’abaque de solivage.
Il permet de définir la résistance des planchers aux différentes charges exercées.
Le calcul prend en compte les charges permanentes, d’exploitation et les surcharges.
Le calcul doit aboutir à :
- Le choix du type de plancher et matériau de plancher
- La valeur de l’entraxe
- La portée et la disposition des solives
À titre purement indicatif, pour une habitation individuelle, la norme prévoit 20 % de charges permanentes et 80 % de charges temporaires, pour une portance de 150 kg/m². Sachant qu’un plancher léger supporte des charges de 55 à 120 kg/m², et un plancher courant de 120 à 240 kg/m².
Notre conseil
Ce calcul suppose une grande maîtrise des techniques de construction. Laissez cette étude délicate à un bureau d’ingénierie de la construction ou à un professionnel expérimenté !
Comment poser un plancher bac acier (plancher collaborant) ?
- Connecter les IPÉS et l’armature métallique sur les murs porteurs
- Disposer les bacs acier en veillant à ce qu’ils se recouvrent sur une largeur de 20 à 25 mm et qu’ils prennent appuis sur les solives sur une distance minimale de 15 mm
- Les découper
- Visser les bacs
- Poser les armatures au-dessus
- Coulage de la dalle béton
- Mise en place de l’isolant thermique
- Dissimuler la sous-face avec un faux plafond
- Séchage de 28 jours